Guyane

Blason de la Guyane

Blason de la Guyane

La Guyane est à la fois une région d’outre-mer et un département d’outre-mer français d’Amérique du Sud. Le territoire guyanais fait partie des neuf régions ultrapériphériques de l’Union européenne. Son nom officiel est “Guyane”. L’ajout de l’adjectif “Française” n’a plus lieu d’être depuis qu’il n’existe plus de Guyane “Britannique” qui est devenue le “Guyana”, ni de Guyane “Néerlandaise”, laquelle est devenue le “Surinam”.

Présentation générale de la Guyane

Histoire

Les premières traces archéologiques de peuples amérindiens remontent au Ve millénaire avant notre ère. Progressivement le peuplement amérindien est composé d’Indiens Arawak et Palikur puis d’Indiens Caraïbes, Galibis et Wayana.

Au XVIe siècle commencent les premières implantations françaises dans la zone de Cayenne. Les premières tentatives importantes de colonisations françaises datent des années 1620, mais ce n’est qu’avec la reprise de Cayenne en décembre 1676 par l’amiral Jean d’Estrées que les Français s’implantent définitivement.

Au XVIIe siècle la colonisation humaine de la Guyane est d’abord le fait de travailleurs européens, les « engagés ». Ce quasi-esclavage européen, faute de volontaires, est très vite remplacé par des esclaves d’origine africaine. L’esclavage est définitivement aboli par décret que le 27 avril 1848 sous l’impulsion de l’abolitionniste Victor Schoelcher.

Le Second Empire crée des bagnes en Guyane. Ils accueilleront, de 1852 à 1946, des transportés, des déportés puis également des relégués. Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne et l’île du Diable furent des lieux de déportation pour les condamnés aux travaux forcés.

Le début du XXe siècle est marqué par une ruée vers l’or, avec 10 000 chercheurs en activité.

La Guyane perd le statut de colonie et devient département français d’outre-mer en 1946, comme la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, sur l’impulsion de Gaston Monnerville. Mais le décollage économique peine à se réaliser en raison des coûts de production élevés, de la faiblesse numérique de la population, de la dépendance commerciale vis-à-vis de l’Hexagone et du manque criant d’infrastructures les plus élémentaires : voies de communication, écoles, système de santé, etc.

Décollage Ariane 5

Décollage Ariane 5

La décision d’y créer une base spatiale date de 1964. Le Centre Spatial Guyanais s’est largement développé au fil des années. Port spatial de l’Europe avec des lanceurs comme Ariane 4 et Ariane 5, qui se révèlent un véritable succès commercial dans le monde, le Centre spatial guyanais développe aussi le Programme Vega, et une base de lancement Soyuz construite à Sinnamary.

En 1982, les lois de décentralisation entrent en vigueur et un transfert de compétences s’opère vers les collectivités territoriales qui vont devenir acteurs du développement de la Guyane.

Originalité: la Guyane bénéficie d’un régime particulier en matière de religion. En effet, la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat ne s’applique toujours pas en Guyane qui reste sous le régime de l’ordonnance royale de Charles X du 27 août 1828. Ainsi, le clergé catholique, et lui seul, est salarié par le Conseil général.

Géographie

La Guyane a une frontière de 730 km avec le Brésil à l’Est et au Sud, et de 510 km avec le Surinam à l’Ouest. La frontière Est avec le Brésil est matérialisée par le fleuve Oyapok. A l’Ouest, c’est le fleuve Maroni qui sépare la Guyane du Surinam.  Avec une superficie de 83 846 km22 (plus de 15% de la surface de la France métropolitaine), la Guyane est le plus grand département français, la plus grande région de France, et la moins peuplée après Mayotte. C’est également le département le plus boisé, 96 % du territoire étant couvert d’une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les plus écologiquement saines du monde.

Elle possède un climat équatorial et est essentiellement couverte d’une vaste forêt tropicale humide bordée de mangroves côté mer. Le sous-sol est constitué d’un bouclier rocheux ancien, riche en latérite, pauvre et acide, parcouru par les réseaux de fleuves et rivières alimentés par des précipitations annuelles allant de 2,5 à 4 m.

La forêt guyanaise est une forêt primaire à très haut niveau de biodiversité, bien qu’elle se soit construite sur un des sols les plus pauvres du monde. Elle abrite des écosystèmes uniques qui sont parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires très anciennes, mangroves, savanes, inselbergs et nombreux types de zones humides. L’acidité à l’origine de cette médiocrité des sols guyanais limite fortement les possibilités de développement agricole autre que dans le domaine de la sylviculture. On peut toutefois noter que des sites de Terra preta, sols d’origine humaine les plus riches de la planète, ont été découverts près de la frontière avec le Brésil.

Economie

Le Centre Spatial Guyanais

Centre Spatial Guyanais de Kourou

Centre Spatial Guyanais de Kourou

Suite à l’indépendance de l’Algérie en 1962, le CNES est dans l’obligation de quitter la base de lancement de Hammaguir en 1967. Quatorze sites sont étudiés, situés dans les départements d’outre-mer comme dans des pays étrangers comme le Brésil ou l’Australie, tous près de l’équateur.

Le rapport du CNES recommande le site de Kourou en Guyane (5° de latitude Sud), qui offre des conditions optimales pour les lancements d’engins spatiaux: une intensité de la pesanteur faible et un effet de fronde généré par la vitesse de rotation terrestre près de l’Équateur. Les engins spatiaux décollant à l’équateur bénéficient d’une vitesse initiale de 1670 km/heure due à la vitesse de rotation de la terre. Cela apporte des économies de carburant importantes, donc de poids à l’emport. Par exemple, les Etats-Unis consomment 27% d’énergie en plus à partir de leur base de Cap Kennedy (28°5 de latitude Nord), et les Russes 54% d’énergie en plus à partir de leur base de Baïkonour (46° de latitude Nord).

La Guyane offre en outre d’autres avantages, comme la faible densité de population et la large ouverture sur l’océan Atlantique, qui permettent ainsi de réduire les risques en cas de problème avec le lanceur. La façade maritime permet également de faire des lancements de satellites sur l’orbite polaire dans des conditions optimales. Tous les azimuts de lancement entre -10,5° (orbites polaires ou héliosynchrones) et +93,5° (orbites géostationaires) sont possibles. En outre, la zone n’est pas sujette aux tremblements de terre et aux cyclones.

Enfin, la Guyane, en tant que partie intégrante du territoire français, présentait également l’avantage de la stabilité politique.

Le premier ministre Georges Pompidou, 14 avril 1964 fait passer le 14 avril 1964 un arrêté ministériel établissant le Centre spatial guyanais à Kourou.

Agriculture

La surface agricole utilisée en Guyane ne représente qu’une infime partie du territoire départemental (0,3 %). Elle se concentre au nord du département et le long des fleuves Maroni et Oyapock. Les terres arables en représentent 55 % de la surface agricole utilisée. En 2007, les terres arables occupaient à 52 % par les cultures légumières et à 32 % par les céréales, presque exclusivement le riz. La production agricole locale ne couvre que 20% des besoins.

La production aurifère

La découverte des premières pépites d’or, sur le bassin de l’Approuague, remonte à 1854. De 1875 à 1940, l’activité aurifère se structure pour atteindre un bon niveau de productivité grâce à la mécanisation progressive des techniques d’exploitation. Après un fort ralentissement de plusieurs décennies, la remontée du prix de l’or, au début des années 1970, a conduit au redémarrage de l’activité. Il est estimé que les gisements ont un potentiel de 120 tonnes. Malgré un exploitation clandestine (orpaillage) extrêmement polluante, l’extraction aurifère a tendance à adopter des méthodes d’exploitation respectueuses de l’environnement.

Le tourisme

Très liée à l’existence du centre spatial, l’activité touristique a enregistré 108 800 arrivées de touristes et 280 000 nuitées hôtelières en 2007 (dernières statistiques disponibles en août 2014).

L’activité industrielle

L’activité industrielle demeure modeste, à l’exception du Centre Spatial Guyanais de Kourou, puissant moteur du développement régional. Le secteur industriel (hors bâtiment) représente 13 % des entreprises, 7 % des effectifs salariés et près de 13 % de la valeur ajoutée guyanaise. Les créations d’entreprises augmentent depuis 2001.

Secteurs les plus significatifs:

  • énergie
  • filière bois
  • industries agroalimentaires
  • construction
  • imprimerie

Le manque de diversification du secteur productif est un problème structurel difficile à surmonter compte tenu de l’isolement du territoire et de l’étroitesse du marché local. Le manque de compétitivité des produits locaux ne favorise pas les exportations vers les pays riverains à faible pouvoir d’achat.

Organisation administrative et politique de la Guyane

La Guyane est devenue département d’outre-mer en 1946. A ce statut de DOM a été superposé un statut de région d’outre-mer ROM par la loi du 2 mars 1982.

Un référendum sur l’autonomie de la Guyane (article 74 de la Constitution) a été organisé le 10 janvier 2010. Il s’est soldé par un rejet massif de la proposition (70,22% de non). A la suite de ce premier référendum, un second a été organisé le 24 janvier 2010 pour savoir si les Guyanais souhaitaient mettre fin au doublon créé par le double statut de DOM et de ROM. Ce référendum a recueilli 57,49% de votes favorables.

La loi n° 2011-884 du 27 juillet 2011 avait prévu la fusion des deux collectivités en une collectivité unique en mars 2014. Cela interviendra finalement en 2015 lors du renouvellement général des régions de l’ensemble du territoire français.

 Particularités guyanaises

Les Guyanais célèbres

  • Félix Eboué (1884-1944)
  • Gaston Monnerville (1897-1991)
  • Henri Salvador (1917-2008)
  • Christiane Taubira (1952)

L’orpaillage

Orpaillage

Orpaillage

Une des menaces qui pèsent sur l’écosystème vient de l’orpaillage qui pollue le réseau hydrographique, puis ensuite l’ensemble de la chaîne biologique. En effet on utilise du mercure pour amalgamer les paillettes d’or. On porte ensuite le mercure à ébullition, ce qui libère l’or piégé. L’opération pourrait être respectueuse de l’environnement  si les vapeurs de mercure étaient condensées dans des alambics, ce qui est très rarement le cas. L’utilisation du mercure est en principe interdite depuis le 1er janvier 2006, au profit de l’« extraction mécanique » qui est seule autorisée.

 La porosité des frontières guyanaises

L’étendue des frontières fluviales guyanaises avec ses deux voisins, le Brésil et le Surinam rendent extrêmement difficile le contrôle de l’immigration clandestine.

Le flux de cette immigration clandestine est particulièrement alimenté par le niveau de vie, de santé et de prestations sociales, plus élevé en Guyane que chez ses voisins. Si la population officielle avoisine 200 000 habitants, la population effective peut être estimée entre 250 000 et 280 000 âmes. On estime à 20 000 le nombre d’orpailleurs clandestins qui causent une pollution majeure des cours d’eau. La situation est aggravée par un chômage ds jeunes, estimé entre 20% et 40%.

Cette situation pourrait devenir préoccupante sur le plan politique et social. Outre une explosion démographique par l’apport de populations en provenance du Surinam, du Brésil, de Haïti, du Guyana, avec des taux de natalité très élevés: 60% des accouchées proviennent de ces populations illégales. Cela entraîne une transformation et un déséquilibre rapides aux dépens de la société guyanaise qui les vit très mal. Le système sanitaire est dépassé par l’afflux de populations venant se faire soigner pour bénéficier de la gratuité et et d’une meilleure qualité des soins. La mortalité périnatale est 2,5 fois plus élevée qu’en Métropole.