Nouvelle Calédonie

Située dans le Pacifique occidental à l’extrême sud de l’arc mélanésien, à proximité du tropique du Capricorne, à environ 1 500 km à l’Est des côtes australiennes et 2000 km au Nord des côtes néo-zélandaises, la Nouvelle Calédonie, dont la superficie est de 18.575 km², est la terre française la plus éloignée de la Métropole (distance Nouméa /Paris : 16 760 km).

La Nouvelle Calédonie

L’archipel comprend:

  • la Grande-Terre, 16 890 km² (400 km de long sur 50 km de large en moyenne), soit grande comme 2 fois la Corse, 7 fois la Réunion, 15 fois la Martinique. C’est au Sud de la Grande-Terre que se trouve la Capitale, Noumea
  • les quatre îles Loyauté (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) au Nord-Est de la Grande-Terre, dont la superficie cumulée est de 1 970 km²,
  • l’archipel des îles Belep au Nord-Ouest de la Grande-Terre
  • l’île des Pins et quelques îlots lointains au Sud-Est et à l’Est de la Grande-TerrCarte administrative de la Nouvelle Calédonie

Carte administrative de la Nouvelle Calédonie

Source: http://akab33.free.fr/la_nouvelle_caledonie.htm
La zone économique exclusive couvre 1,4 millions de km², soit la moitié de la superficie de la Mer Méditerranée.

Histoire

L’archipel a commencé à être peuplé il y a un peu plus de 3000 ans par des Mélanésiens, peuple autochtone qui constitue aujourd’hui le fond de l’ethnie kanak de Nouvelle Calédonie.

Le Pacifique occidental a connu de très nombreuses migrations au cours des siècles en provenance de territoires proches du continent asiatique ou des îles de la Polynésie, ces rencontres ayant vraisemblablement été de nature à affecter les races, les mœurs, les cultures, les langues. On peut citer l’exemple des Iles Loyauté qui ont connu dès le XVIe siècle, et même probablement avant, des échanges avec l’île de Wallis et d’autres îles de Polynésie. En particulier il y a eu l’installation de migrants venant de l’île de Wallis dont le nom en langage wallisien est Uvea. La présence à Ouvéa d’une langue polynésienne, le faga uvea, variante dialectale du wallisien, témoigne de ces mouvements de population. Il semble également que le terme Kanak provienne de l’hawaïen kanaka.

C’est le Capitaine James Cook qui est le premier Européen à découvrir l’archipel, le 4 septembre 1774, au cours de son second voyage (1772-1775).

Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1785-1788), fait escale entre le 26 janvier et le 15 mars 1788 à Botany Bay, en Australie , où il rencontre la flotte britannique commandée par le capitaine Arthur Phillip débarquant le premier contingent de bagnards. Son expédition reprend ensuite le cours de son voyage dans le Pacifique, et reconnait vraisemblablement la côte Ouest de la Nouvelle Calédonie, puis poursuit son voyage qui se termine tragiquement sur le récif de Vanikoro dans l’archipel des îles Santa Cruz.

A partir de 1841 des missionnaires commencent à s’installer en Nouvelle Calédonie. Le contre-amiral Auguste Febvrier-Despointes en prend possession le 24 septembre 1853 au nom de la France.

Population

(Source : INSEE – « Recensement de la population en Nouvelle-Calédonie en 2009 » – http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1338)

En 2009, 40,3 % des habitants de Nouvelle-Calédonie déclarent appartenir à la communauté kanak (99 100 personnes). La deuxième communauté la plus représentée est celle des Européens : 29,2 % des déclarations, soit 71 700 personnes. Suivent les Wallisiens et Futuniens, avec 8,7 % (21 300 personnes). Regroupées, les autres communautés identifiées représentent 7,3 % de la population totale : Tahitiens (2,0 %), Indonésiens (1,6 %), Vietnamiens (1,0 %), Ni-Vanuatu (0,9 %), autres Asiatiques (0,8 %) et autres (1,0 %).

8,3 % de la population déclarent appartenir à plusieurs communautés ou être métis. Enfin, 5 % déclarent appartenir à la communauté « calédonienne », refusant ainsi de choisir parmi les communautés proposées. Et les 1,2 % restants n’ont rien déclaré.

Dans la province Sud, la communauté européenne est la plus importante (35,9 %), devant les Kanak (26,7 %), les Wallisiens et Futuniens (11,4 %) et les personnes ayant déclaré appartenir à deux communautés ou davantage (communautés multiples, 9,7 %). Toutes les communautés vivent à plus de 90 % dans la province Sud, sauf les Kanak qui y résident pour 50 %. En province Nord, 73,8 % de la population appartient à la communauté kanak, 12,7 % à la communauté européenne et 5,7 % à plusieurs communautés. Enfin, les Îles Loyauté restent presque exclusivement habitées par des Kanak (96,6 %).

Le vieillissement de la population se poursuit au sein de chaque communauté : entre 1996 et 2009, l’âge moyen est passé de 25 à 29 ans dans les communautés kanak et wallisienne, et de 32 à 37 ans dans la communauté européenne.

La question sur la communauté d’appartenance, posée de longue date lors des recensements de Nouvelle-Calédonie, ne l’avait pas été en 2004. Elle a été réintroduite en 2009 sous une nouvelle formulation, différente de celle du recensement de 1996, permettant un choix multiple parmi les huit communautés proposées et d’apporter des précisions pour la neuvième modalité « Autre ». Ainsi, en 2009, le nombre relativement conséquent de « panachages » déclarés et de non-réponses ne permet pas le suivi immédiat de l’évolution communautaire par rapport au recensement de 1996. Cependant, en 2009, les Kanak plus les Kanak métissés représentent 44,3 % de la population, les Européens plus les Européens métissés 33,9 % et les Wallisiens et Futuniens plus les Wallisiens et Futuniens métissés 10,4 %. En 1996, la part des Kanak était de 44,1 %, celle des Européens de 34,1 % et celle des Wallisiens et Futuniens de 9,0 %.

Géographie

La Grande-Terre est située entre 164° et 168° de longitude Est et entre 20° et 22°30′ de latitude Sud.

Le lagon néo-calédonien est l’un des plus grands lagons du monde, que l’on présente généralement comme « le plus beau lagon du monde ».

Nouvelle Calédonie

Nouvelle Calédonie

Il est ceinturé par une barrière de corail d’une longueur de 1 600 km, située entre 2 et 50 km des côtes de la Grande Terre, et s’étendant, des récifs d’Entrecasteaux au nord-ouest à l’île des Pins au sud-est, sur 680 km de long. La température des eaux varie entre 22 et 30 °C.

Le 7 juillet 2008, une grande partie des lagons de Nouvelle-Calédonie, couvrant 15 743 km2 sur un total de 24 000 km2, ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La Nouvelle-Calédonie regroupe quatre archipels ou groupes d’îles ayant chacun une origine géologique différente :

  • l’archipel de la Nouvelle-Calédonie, ou de la Grande Terre, né d’une série de plissements s’étalant du Permien (299 à 251 Ma) au Tertiaire (entre 65 et 1,5 Ma), et surtout du dernier qui a occasionné une obduction d’un feuillet du manteau qui a ainsi été soulevé au-dessus des autres terrains, créant d’importantes zones de péridotites et un sous-sol riche en nickel.
  • les îles Loyauté à une centaine de kilomètres à l’est, îles de calcaire corallien édifiées au-dessus d’anciens volcans effondrés par bombement de la plaque océanique à proximité de la zone de subduction des Nouvelles-Hébrides.
  • les îles Chesterfield à 550 km au nord-ouest, récifs et ilots affleurant du plateau océanique.
  • les îles Matthew et Hunter, respectivement à 450 et 520 km à l’est, îlots volcaniques qui forment l’extrémité sud de l’arc des Nouvelles-Hébrides

La Nouvelle Calédonie n’a pas de frontière terrestre mais a des frontières maritimes avec le Vanuatu et les Fidji.

Climat

Le territoire jouit d’un climat tropical, tempéré par l’influence océanique et périodiquement marqué par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominants d’Est et de Sud-Est (les alizés). La température annuelle moyenne est d’environ 23,2 °C, l’humidité de l’air varie entre 73% et 81 %. L’insolation y est particulièrement élevée, avec une moyenne oscillant entre 2 200 et 2700 heures par an, ce qui correspond à une moyenne supérieure à 7 heures par jour.

L’année est divisée en deux saisons, séparée par deux intersaisons :

  • la saison chaude et humide, ou été austral, ou encore « saison des cyclones », de mi-novembre à mi-avril est caractérisée par de fortes maximales (28 à 32° C) et un fort taux d’humidité.
  • une première saison de transition, de mi-avril à mi-mai, avec une diminution du nombre de basses pressions, des précipitations et des températures.
  • la saison fraîche, ou hiver austral, de mi-mai à mi-septembre. Les températures oscillent généralement entre 15 °C et 25 °C.
  • la deuxième saison de transition, ou saison sèche, de mi-septembre à mi-novembre. C’est à cette période que l’anticyclone de l’île de Pâques atteint son étendue maximale, faisant remonter les températures (qui oscillent entre 18 et 26 °C) et protégeant l’archipel des perturbations polaires.

Recommandation : si vous voulez passer des vacances touristiques avec absolu dépaysement, il vous est recommandé de venir en Nouvelle Calédonie de début septembre à fin novembre : temps sec, ensoleillé, températures encore relativement modérées, peu de risque cyclonique, bref, … le paradis !

Faune et flore

La biodiversité de la Nouvelle-Calédonie est considérée comme la plus importante de la planète. L’île possède un niveau élevé d’endémisme, avec notamment beaucoup de plantes, d’insectes, d’oiseaux et de reptiles uniques.

Explication :
La Nouvelle-Calédonie est un fragment d’un ancien continent, le Gondwana. L’île se sépara durant la dislocation du supercontinent, de l’Australie il y a 65 millions d’années, et de la Nouvelle-Zélande il y a 15 millions d’années. Ceci a conduit à une longue période d’évolution proche de l’isolement complet. Son héritage naturel en ce qui concerne la faune et la flore est donc composé notablement par des espèces dont les ancêtres étaient présent sur le sol de la Nouvelle-Calédonie lorsque que celle-ci s’est détachée du Gondwana il y a des millions d’années. Ce long isolement a conduit à l’évolution non seulement des espèces mais aussi des genres et même des familles qui sont exclusives à l’île, et ne se retrouvent nulle part ailleurs.

Economie

L’essentiel de l’économie calédonienne repose sur deux piliers :

  • le nickel, qui constitue 20 à 40% des réserves mondiales, représente environ 9% de la production mondiale. La Nouvelle Calédonie en est le 4eme producteur mondial, mais ce rang pourrait bien se trouver modifié lorsque les deux nouvelles usines de transformation auront atteint leur pleine capacité de production aux alentours de 2015-2016. Le nickel représente 90% des exportations calédoniennes et environ 20% du PIB.
  • Les transferts financiers de la Métropole représentent un peu plus de 1 milliard d’euros par an, soit 16% du PIB. L’Union Européenne a contribué pour sa part, au cours de la période 2008-2013, au travers du Xème Fonds Européen de Développement, à hauteur de 21,5 millions d’euros.

Alors que la Nouvelle Calédonie dispose d’attraits indéniables en matière touristique, elle s’est révélée incapable, au cours des 25 dernières années, à cause d’un amateurisme désespérant et d’une immixtion inexcusable du politique dans les orientations stratégiques, de les développer de manière significative.

Organisation administrative et politique

L’histoire institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie est particulièrement complexe, l’île ayant connu une multitude de statuts différents :

  • Colonie française de 1853 à 1946,
  • Territoire d’outre-mer de 1946 à 1999
  • Collectivité sui generis d’Outre-mer spécifiquement régie par le titre XIII de la Constitution française (articles 76 et 77).

En outre, dans les années 1980, les statuts d’autonomie interne se sont succédé :

  • statut Lemoine de 1984,
  • statut Fabius-Pisani de 1985,
  • statuts Pons I et II respectivement en 1986 puis 1988,
  • statut de l’Accord de Matignon en 1988
  • statut de l’Accord de Nouméa en 1998. Un Comité des signataires réunit régulièrement les partenaires historiques de l’Accord de Nouméa afin de suivre l’application des dispositions de cet accord.

Aux termes de l’Accord de Nouméa, signé pour une durée de 15 à 20 ans, les deux camps loyaliste et indépendantiste :

  • renoncent à la violence ;
  • reconnaissent leur légitimité réciproque à se prononcer sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle Calédonie à l’issue de l’Accord
  • se consacrent à la gestion des collectivités locales, et en particulier aux provinces dont deux (Nord et Iles) sont à majorité indépendantiste, et font l’apprentissage de la gestion et des responsabilités ;
  • administrent conjointement la Nouvelle Calédonie au sein d’un gouvernement collégial ;
  • cherchent à convaincre pacifiquement les électeurs qui leur sont opposés de la pertinence de la solution qu’ils préconisent.

Entre 2014 et 2018, le Congrès peut décider, à la majorité des trois cinquièmes, d’organiser le referendum pour ou contre l’indépendance. S’il ne le décide pas pendant cette période, l’État l’organisera lui-même en 2018.

Bizarrerie : si le résultat de ce referendum est favorable au maintien de la Nouvelle Calédonie au sein de la République Française, un second referendum est organisé dans les deux années suivantes à la demande du tiers des membres du Congrès. Si le résultat de ce second referendum est encore favorable à ce maintien dans la République, un troisième referendum peut être demande dans les mêmes conditions !!!

Le résultat de ce referendum est largement connu d’avance. En effet les trois scrutins provinciaux qui ont été organisés depuis la mise en place des institutions nées de l’Accord de Nouméa, auxquels ont participé les Citoyens calédoniens qui auront à se prononcer au referendum de sortie de l’ADN, ont donné une très forte majorité clairement favorable au maintien de l’appartenance à la République. Ces résultats électoraux sur 10 ans ont donné un rapport quasi-constant de 60/40 en faveur de la République Française. Il n’y a pas de raison objective de penser que le corps électoral de l’Accord de Nouméa 10 ans après pourrait modifier sa perception de l’avenir au point d’inverser la tendance, bien au contraire.

Dans l’hypothèse la plus vraisemblable du succès des loyalistes aux trois referendums successifs la situation créée ne pourra connaître que trois issues possibles:

  • les indépendantistes s’inclinent devant la majorité qui se sera démocratiquement exprimée, devant ce que d’aucuns appellent un “referendum-couperet“. On maintiendra alors un statu-quo issu de l’Accord de Nouméa, ce qui créera une situation dont personne ne veut et qui entraînera vraisemblablement des troubles à l’ordre public. Cette attitude paraît hautement improbable, notamment compte tenu des déclarations “belliqueuses” de minorités indépendantistes actives et déterminées.
  • les indépendantistes n’acceptent pas le résultat démocratique des urnes. Les provinces Nord et Iles ayant, selon toute vraisemblance, opté majoritairement pour l’indépendance, et les électeurs de la province Sud ayant choisi leur maintien dans la République Française, la seule solution possible réside dans la partition de la Nouvelle Calédonie entre un Sud français et un Nord de la Grande-Terre associé aux Iles Loyauté au sein d’une nation – Kanaky – indépendante. Personne ne veut arriver à cette situation, et pourtant l’attitude de rejet de la démocratie de la part des indépendantistes risque de conduire à cette partition.
  • les partenaires, soit après les trois referendums prévus, soit en décidant de ne pas procéder à l’organisation de ces consultations, s’engagent sans a priori dans l”examen de toutes les autres solutions possibles. C’est à ce moment-là que la solution de la République Fédérale Française apparaitra comme la meilleure solution de compromis, et qu’elle pourra convenir au reste de l’Outre-mer.