Depuis plus d’une trentaine d’années les indépendantistes calédoniens ont pensé qu’en se rapprochant de l’Organisation des Nations Unies ils pourraient obtenir un soutien international à leur cause, et en se servant de cette caisse de résonance, générer un mouvement de solidarité permettant d’exercer une pression sur l’État français.
Cette démarche s’est montrée efficace puisqu’elle a permis en 1986 la réinscription de la Nouvelle Calédonie sur la liste de l’ONU des “territoires non autonomes à décoloniser“.
Les loyalistes ont été agacés par ces démarches continuelles et par ce résultat. Mais, suivant la pratique gaullienne, ils ont considéré qu’il n’était pas question d’emboiter le pas et se rendre eux-mêmes à New York pour défendre la cause de la Nouvelle Calédonie française. Pour eux, il était hors de question qu’une instance internationale se mêle des “affaires intérieures” de la France.
Les choses ont heureusement évolué et les loyalistes ont décidé en 2014, pour la première fois, de se constituer pétitionnaires devant le Comité de décolonisation de l’ONU.
L’ONU, sollicité ainsi par les deux bords, et le gouvernement français ne s’y opposant pas, a convenu de s’intéresser un peu plus aux affaires calédoniennes. C’est ainsi que des observateurs de l’Organisation ont participé à la définition du corps électoral appelé à se prononcer par référendum d’autodétermination de la Nouvelle Calédonie le 4 novembre 2018, ont assisté aux différents arbitrages, et ont été les témoins de la décision d’y inscrire automatiquement tous les Kanaks ainsi que tous les natif du territoire.
L’ONU a pu, au terme de l’ensemble de ces processus, indiquer que les conditions étaient réunies pour une consultation sincère et équilibrée dont le résultat ne pourrait alors être contesté en aucune manière.
Par ailleurs des observateurs de l’Organisation internationale seront présents en Nouvelle Calédonie le 4 novembre 2018 pour assister aux opérations de vote et au dépouillement des bulletins.
Les indépendantistes calédoniens se trouvent pris à leur propre piège à double titre:
- d’une part, comme dit ci-dessus, le résultat ne souffrira aucune contestation;
- d’autre part, en ayant accepté devant l’ONU le principe démocratique en participant au processus référendaire, tout autre moyen ultérieur non démocratique d’obtenir l’indépendance, comme par exemple celui d’aller négocier directement avec le gouvernement français, est voué à l’échec car il serait systématiquement condamné par la communauté internationale et ferait apparaître cette initiative comme essentiellement raciste.